Ghana, le début de l'aventure REMBO (et de ma nouvelle vie)

Ghana, le début de l'aventure REMBO (et de ma nouvelle vie)

Pourquoi j'ai choisi de voyager autrement

Dans le précédent article, je vous racontais pourquoi j’avais choisi de partir 3 mois en Afrique.

Voici la suite : comment je suis arrivée au Ghana — sans avion, sans réservation, avec une valise de 40 kilos et beaucoup d’intuition. Ce voyage a changé ma façon de voir les choses, et il a aussi, rétrospectivement, marqué le tout début de l’aventure REMBO (mais ça je ne l'ai su que 1 an et demi après).

Accra en bus : une alternative économique et authentique

Les billets d’avion depuis Cotonou pour Accra tournent autour de 400 €. Bien trop cher pour moi. Alors j’ai fait comme les locaux et les backpackers : j’ai pris l’option du bus.

Ces bus qui relient les pays de la sous-région ne sont peut-être pas luxueux, mais ils offrent un confort respectable et surtout une immersion authentique. Si vous voulez voyager en Afrique de l’Ouest sans dépenser une fortune, c’est une option à considérer sérieusement.

Dans l’élan de ce que beaucoup d’Africains appellent "aller se chercher" — cette quête vers une vie meilleure en se déplaçant d’un pays à l’autre avec ingéniosité — j’ai embarqué à Cotonou direction Accra. 30 000 FCFA (environ 45 €), trois pays traversés, une frontière, beaucoup d’attente, et une valise plus grosse que moi (je plaisante mais ça fait plaisir de croire que je suis plus mince que je ne le suis...)

 

Un premier voyage solo, en mode débrouille

C'était aussi la première fois que je quittais le confort de mes habitudes africaines pour un mode de voyage plus solo, plus spontané. Je n’avais pas réservé d’hôtel, je ne connaissais personne à Accra, je ne parlais pas un mot de twi ou de ga, et encore moins anglais puisque c'était le but de mon séjour...!

Le vrai visage du voyage par la route

Le voyage n’a pas été simple. Le premier bus a été annulé pour cause de surbooking. Le second a pris des heures de retard. Entre les bouchons, les arrêts imprévus, les douanes et les passagers un peu tendus, c'était déjà une sacrée expérience.

Conseils pratiques : fièvre jaune et formalités d’entrée

Petit aparté pratique : si vous voyagez par voie terrestre en Afrique de l’Ouest, sachez que le vaccin contre la fièvre jaune est obligatoire à toutes les frontières. De mon côté, j’avais déjà voyagé souvent, alors j’ai pris le risque de ne pas l’avoir à jour. Mais ce n’est pas ce que je recommande. Si vous partez de France, vous pouvez le faire à l’Institut Pasteur (environ 60 €), ou dans plusieurs hôpitaux à Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux. Si vous êtes déjà sur le continent, renseignez-vous bien : ce vaccin est demandé systématiquement.

Concernant les formalités d’entrée au Ghana, j’ai la double nationalité franco-béninoise. Cela m’a permis de voyager sans visa, grâce aux accords de la CEDEAO. Mais attention : depuis 2021, même les ressortissants de la sous-région doivent demander une carte de résidence temporaire pour rester plus d’un mois sur le territoire ghanéen.

Le Ghana : un pays sûr et accueillant

Malgré les galères logistiques, je ne me suis jamais sentie en insécurité. Le Ghana est un pays stable, accueillant, où l’on se sent serein. Même en arrivant à minuit dans une gare quasi vide, je ne me suis pas affolée.

Accra by night : un choc visuel et émotionnel

Ce qui m'a vraiment marquée, c'est l'arrivée à Accra de nuit. Tout était illuminé. Des tours modernes, des routes larges, des panneaux LED, des enseignes lumineuses, une ambiance presque futuriste. Je venais de Cotonou, où la ville a un rythme et une atmosphère complètement différente. Je ne m’attendais pas à un tel contraste.

Une rencontre qui a tout changé

Et puis, il y a eu cette scène digne d’un film : moi et ma valise à la recherche d’un hôtel, un inconnu me passe devant et prend la dernière chambre. J’essaie un regard suppliant, mais rien à faire. Et juste au moment où je commence à envisager la nuit à la belle étoile, je revois une passagère du bus. Valise rose, téléphone à l’oreille. Je fonce.

"Désolée, je sais qu’on ne se connaît pas, mais est-ce que tu as un hôtel ? Est-ce que je peux te suivre ?" Elle me regarde, me sourit et me répond : "Bien sûr, j’ai une résa. Et c’est chez un pote. Viens, on trouvera une solution."

Je l’ai suivie. Et cette inconnue "Edwige" est devenue le pont vers ma "famille ghanéenne". Elle, Eddy et sa famille, mes voisins sont devenus mes repères dans ce nouveau pays... J’ai découvert une autre façon de voyager : ancrée, humaine, sans filtre.

REMBO, sans le savoir

Ce voyage m'a recentrée. Il m’a reconnectée à mes origines d’une manière que je ne soupçonnais pas. Et même si je ne le savais pas encore à ce moment-là, c’est ce voyage qui a planté les premières graines de REMBO — un projet né de la route, des rencontres, du terrain, et de cette envie de faire autrement.

À suivre...

Dans le prochain épisode, je vous parlerai d'Edwige, d'Eddy, et de cette famille que le Ghana m'a donnée.

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